Souvent visitée et décrite par Théodore Monod, Chinguetti est la septième ville sainte de l'Islam. Elle est séparée en deux par un oued, aujourd'hui asséché: d'un côté, la vieille ville avec la mosquée du 13ème siècle, de l'autre la ville nouvelle et sa propre mosquée.

Nous visitons la bibliothèque, qui abrite de vieux manuscrits du 13ème, protégés dans des bambous venant de l'Inde. Ces vieux manuscrits sont surtout des actes juridiques. Les encres employées sont toutes naturelles: charbon de bois, indigo...Se trouvent également des livres de maths, grammaire, médecine,etc; transmis de père en fils. Un programme de sauvegarde est mis en place pour sauver ce patrimoine, avec scanner et saisie informatique.

Chinghetti, grâce au tourisme, voit à nouveau sa population augmenter. Le gérant de notre auberge est fier de nous montrer son potager, irrigué par une pompe alimentée par un groupe électrogène et un panneau solaire (offert par une ONG). Ces plantations permettent aussi de lutter efficacement contre l'ensablement : avant la construction de l'auberge, il n'y avait ici que des dunes.

Juste avant le coucher du soleil, nous nous rendons à la sortie du village, là où commence le désert. Les dunes sont plus hautes que celles d'Amatlich, cela s'étend à perte de vue, le paysage est à couper le souffle. J'ai envie de marcher, marcher, jusqu'à épuisement, juste pour voir derrière, plus loin...

L'heure est douce. Nous sommes entourés d'enfants, qui jouent avec les jouets de leur fabrication: 4x4 réalisés avec des boites de lait Gloria, de sardines, et quelques bouts de fils de fer. Beau et solide.

Cette étape à Chinguetti nous a beaucoup marquée: cette ville est magnifique, avec un passé brillant. Le désert qui l'entoure ajoute encore à son mystère et pousse à l'aventure...